Comme chaque année, le nouveau Bananas sera en vente sur le stand Stripologie.com du SoBD. L’occasion sera d’autant plus belle de se procurer le N° 18 en avant-première que la sortie en librairie le 6 février 2026 pourrait être perturbée suite à un petit loupé au niveau du diffuseur. Le sommaire, comme à l’habitude, se tient à l’écart de l’actualité et s’intéresse prioritairement à ce que les autres délaissent. Entretien avec deux artistes que tout oppose, si ce n’est le talent, Nathalie Ferlut, à qui l’on doit une poignée de livres épatants parus chez Delcourt et Casterman, et Jean-Pierre Hugot, auteur du libidineux Pépé Malin et collaborateur de Charlie Mensuel, Hara-Kiri, Psikopat et Fluide Glacial.

Quant au SoBD, il se tiendra le premier week-end de décembre, et plus précisément à partir du vendredi 5 décembre à partir de 16H, à la Halle des Blancs Manteaux, près de l’Hôtel de Ville de Paris, 48 rue Vieille du Temple. Entrée toujours gratuite et menu toujours alléchant. Pour cette 15e édition (déjà!), les invitées d’honneur seront Anne Simon (Les Contes du Marylène, 6 titres parus chez Misma) et Lucie Servin (historienne de l’art et journaliste à L’Humanité).

Quelques livres des invités chiliens

Un coup de projecteur sera braqué sur la bande dessinée chilienne, dont beaucoup ne savent à peu près rien en France, sauf si l’on a lu le livre de la collection Mémoire Vive de PLG qui lui est consacré. Et comme toutes les expositions, rencontres, tables rondes et expositions ne pourront tenir sur deux jours et demi, les festivités commenceront un jour plus tôt avec une journée d’étude organisée le jeudi 4 décembre 2025 à la Maison de l’Amérique Latine (217 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris) pour, annonce le programme, « interroger l’histoire et la mémoire dessinée du pays, la place des femmes dans la création, les dynamiques d’autoédition et les nouvelles formes d’expression qui animent aujourd’hui la scène graphique chilienne ». L’entrée est libre mais il faut obligatoirement s’inscrire préalablement.

Est également annoncé une exposition consacrée à Artima/Arédit, fleuron de la bande dessinée populaire entre les années 1950 et les années 1970, qui bénéficiera de la présence de Jean-Pierre Dionnet et de Benoît Bonte, l’auteur d’un livre formidable, Planète Arédit, dont on trouvera une longue critique dans le prochain Bananas.

Présentation des livres nommés pour le Prix SoBD 2022, en présence d’une partie du jury

Comme chaque année, le Prix SoBD Neuvième art du meilleur ouvrage consacré à la bande dessinée depuis un an, sera remis le samedi 6 décembre à 17H. Peu avant, à quelques pas de là, se tiendra à L’Académie du Climat (2 place Baudoyer, 75004 Paris) à 15h30, la remise du Prix Super Tournesol qui récompense tous les 10 ans un auteur travaillant sur des thématiques écologistes. (Le Prix Tournesol, annuel, devrait être remis comme d’habitude, fin janvier, au Festival d’Angoulême.)

Il fut un temps, le Prix SoBD était couplé au Prix Papiers Nickelés, avant un divorce à l’amiable. Ce dernier prix, bien plus large que la bande dessinée puisqu’il concerne toute l’image populaire, sera remis dans le sous-sol du Vieux Saumur (Métro Belleville), le lundi 24 novembre 2025 à partir de 18 h.

Le seul événement payant du SoBD, mais à un tarif plus que raisonnable (29 euros), est la participation aux master class organisées depuis dix ans. Cette année, le vendredi 5 décembre 2025, à partir de 14H, les intervenants seront Anne Simon et Mezzo. Le programme précise : « La première exposera les méthodes d’un travail qui allie le long cours et la création spontanée, en improvisation. Le second s’attardera sur la manière de construire une séquence scénarisée en images. » Attention, le nombre d’inscrit est limité à 25 personnes.

Toutes les informations se trouvent à l’adresse suivante (l’année n’a pas été mise à jour dans le nom du lien, mais c’est le bon) :

https://sobd2023.com/infos-pratiques/

L’Association est en difficulté financière. La maison d’édition créée en mai 1990 par David B., Killoffer, Mattt Konture, Jean-Christophe Menu, Mokeït, Stanislas et Lewis Trondheim lance un appel aux dons. La forte inflation du loyer et des frais postaux est pointée du doigt. L’éditeur souhaiterait pour les auteurs « quelque chose d’équivalent au statut de l’intermittence du spectacle ». Mais il est bien obligé de reconnaître que « les livres sont trop nombreux, trop chers ». C’est à l’évidence le problème principal même si du côté des auteurs, c’est une vérité que l’on refuse souvent de mettre en avant : il est plus facile d’accuser l’État de tous les maux. En même temps, on peut comprendre qu’aucun créateur ne souhaite cesser de produire.

https://www.helloasso.com/beta/associations/association-a-la-pulpe/formulaires/2

L’année 2025 ayant été à la fois celle du 10e anniversaire de la tuerie de Charlie Hebdo et celle du procès de Bastien Vivès, la Cité de la bande dessinée a décidé de consacrer le jeudi 6 novembre, 121 rue de Bordeaux à Angoulême, une Rencontre Internationale sur le thème « Censures et libertés de création en bande dessinée» (bien noter qu’il s’agit bien de liberté « de création » et non « d’expression »). Seront présents des fonctionnaires, avocats, éditeurs, auteurs et Bernard Joubert, grand spécialiste en la matière. Entrée libre mais réservation indispensable.

https://www.citebd.org/agenda/rencontres-internationales-de-la-bande-dessinee-censures-et-libertes-de-creation-en-bande

Camille de Singly (à droite) en compagnie de Sophie Crumb, à la rencontre « Matrimoine de la BD, à quel nom l’héritage ? » organisée par Formula Bula en septembre 2025.

Ai commencé à lire Construire un Matrimoine de la BD, un ouvrage collectif publié aux Presses du Réel et dirigé par Marys Renné Hertiman et Camille de Singly. Ce n’est pas tant le point de départ du livre, à savoir l’invisibilisation des femmes, discutable (comprendre : qui mérite d’être discuté), qui m’a fait lâcher le livre mais le vocabulaire employé. Pour pouvoir m’y remettre, j’attends une traduction en français, sans « auteurices », « dessinateurices », « rédacteurices », « éditeurices iels-mêmes », « contributeurices » « elleux-mêmes ».

Dans Funestes amours, Charles Burns s’est inspiré des fausses couvertures de comics qu’il avait dessinées il y a deux ans pour réaliser des histoires qui pastichent les comics de romance. Les trois récits sont indépendants mais avec de très nombreux points communs, comme s’il s’agissait de plusieurs versions d’une même intrigue. Le livre édité par Cornélius ne contient que 32 pages et ne coûte que 11 euros. Un bonheur à une époque où des tas de livres sont insupportablement grands, lourds et chers, au point qu’il va bientôt falloir aller chez son libraire avec un chariot de courses.

Autre parution récente : Le Nécronomickey, paru chez Fluide Glacial. Pour rappel, un entretien avec son auteur, Philippe Foerster, avait été réalisé par Pierre-Gilles Pélissier et Vincent Barrot pour le n°14 de Bananas.