J’ai omis précédemment de mentionner un texte important que Denis Bajram a publié sur son site en novembre dernier. Il n’est pas trop tard pour le faire car le texte est toujours d’actualité. L’auteur essaie, selon ses mots, « d’y faire un point honnête et complet sur le retard du tome 4 d’Universal War Two comme sur [s]a situation d’auteur aujourd’hui. »
Il y explique, fort bien, que ce retard s’explique par des exigences croissantes et par son bénévolat au profit des États généraux de la Bande Dessinée et de la Ligue des auteurs professionnels. « Je passe une bonne partie de la semaine à lire des travaux sociologiques ou économiques qui montrent à quel point la situation des auteurs et des artistes se dégrade, je discute sans arrêt de cette réalité un peu effrayante pour l’avenir avec mes confrères et consœurs, je me retrouve sans arrêt à expliquer cela aux autres acteurs de notre milieu, aux ministères, aux politiques, aux journalistes, mais il faudrait que, juste après, je redevienne le joyeux Denis Bajram qui fait de la BD dans l’enthousiasme voire l’inconscience de tous ces enjeux ? Ce n’est pas possible. »
Pour autant, et c’est la bonne nouvelle, ce volume 4 n’est pas au point mort et l’on comprend que l’objectif est toujours d’aller au bout des 6 volumes prévus.
Par le passé, d’autres dessinateurs de séries ont mis, de leur propre volonté, la patience de leurs fidèles lecteurs à rude épreuve, au nom de cette même exigence artistique très compréhensible. Mais Denis Bajram semble être le seul à penser devoir rendre des comptes à ceux qui ont permis son succès passé. C’est un geste bien élégant qui méritait d’être salué.
Nos amis italiens de l’ANAFI (en VF : association nationale des amis de la bande dessinée), éditrice notamment la belle revue Fumetto, fêteront cette année leur 50e année d’existence. Nous leur souhaitons un très joyeux anniversaire.
Ce n’est pas la première fois que le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême va être confronté à une grève SNCF. Mais, même s’il faut espérer que les trains rouleront mieux d’ici un mois, la situation risque d’être compliquée pour les festivaliers… ou ceux qui aspirent à l’être.
Une fois de plus le programme est alléchant en terme d’expositions (Catherine Meurisse, Nicole Claveloux, Tsuge, Jean Frisano, Calvo, Wallace Wood, etc.) et de rencontres (Charles Burns, Posy Simmonds, Joe Sacco, Christophe Blain, etc.). A noter que deux scénaristes seront à l’honneur, Pierre Christin et Robert Kirkman, le second étant particulièrement très actif (Walking Dead, Outcast, Oblivion Song, pour citer ses meilleures séries).
Je m’en voudrais de louper ce programme alléchant et varié quoique assez peu risqué. Reste que bien d’autres événements auront lieu au même moment et qu’il faudra être attentif à ce qui se produira dans les marges. Et puis, ce sera pour moi l’occasion d’apercevoir Stéphane Beaujean, le directeur artistique de la manifestation, et de lui apprendre, en toute amitié, que la bande dessinée n’est pas née aux alentours des années 1920 mais quasiment un siècle plus tôt, même si un fort coup d’accélérateur a été donné aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle.
(Je fais ici référence à sa phrase, extraite du Dossier de presse : « Comment expliquer l’engouement aussi miraculeux qu’inattendu pour ce médium vieux d’un siècle, encore dépendant d’un archaïque papier et d’un réseau de points de vente ayant pignon sur rue ? »)
Sinon, a priori, le nouveau Bananas devrait être disponible, en avant-première, sur le stand PLG. Mais comme l’imprimeur vient de déposer son bilan et qu’il faut en trouver un autre, ce qui se révèle moins simple que prévu, ça pourrait occasionner quelques décalages dans la parution de ce 12e numéro.