Le 8e SoBD (Salon des Ouvrages sur la Bande Dessinée) a bien eu lieu les 7, 8 et 9 décembre à Paris, dans le quartier du Marais, à la Halle des Blancs-Manteaux à quelques minutes des rues où sévissaient les casseurs. Du fait de ces événements, la fréquentation fut un peu moindre que l’année précédente mais ce fut néanmoins une belle édition, joyeuse et instructive.
Le Prix Papiers Nickelés / SoBD qui récompense le meilleur ouvrage sur la bande dessinée et le patrimoine graphique paru depuis un an, fut attribué le samedi soir à George Herriman, une vie en noir et blanc, bien que le livre de Sylvain Lesage, Publier la bande dessinée : les éditeurs franco-belges et l’album, 1950-1990, ait été très apprécié par les membres du jury avec lesquels j’ai pu échanger.
C’est d’ailleurs le gros avantage d’un pareil salon : sa taille modeste, et sa foncière convivialité, permette à chacun de discuter sans difficulté avec les auteurs présents, qu’ils soient artistes, universitaires ou autres. (Rappelons qu’outre un très vaste choix de livres sur la bande dessinée, vendus sur le stand Stripologie, le SoBD accueille de nombreux stands alternatifs comme Cà et là, Cambourakis, La Cafetière, FLBLB, les éditions du Zebu (Psikopat), La Revue LGBT, les productions de Laurent Lolmède, etc.)
Parmi les nombreuses tables rondes organisées (sur l’invité d’honneur Marc-Antoine Mathieu, la bande dessinée canadienne, la recherche universitaire), j’ignore encore lesquelles seront retranscrites dans un futur numéro de Bananas. Peut-être celle rassemblant Seth, Chester Brown et Joe Matt ? Ou l’échange entre Chester Brown et Fabrice Neaud sur l’autobiographie, au cours de laquelle, dixit ce dernier, il ne se serait pas dit que des conneries… Mais j’ai un an pour y penser. D’ici là, les lecteurs de la revue auront droit à un aperçu de quelques échanges de décembre 2017 dans le n°11 de Bananas à paraître mi-février 2019.
Il y a deux rencontres récurrentes que j’essaie de ne pas manquer : celle des commentaires de planches, faite par des auteurs, des éditeurs, des journalistes, des universitaires (le site du9 vient d’en mettre quelques-unes de 2017 en ligne il y a quelques semaines dont celle faite par Jeanne Puchol : www.du9.org/dossier/sobd2017-commentaire-de-planche-nicole-claveloux/) et celle de la « Revue de littérature » où Renaud Chavanne, le responsable du SoBD, et d’autres membres du Jury du Prix Papiers Nickelés/SoBD (cette année : Harry Morgan, Manuel Hirtz, Antoine Sausverd, Florian Rubis) commentent une dizaine de livres récents sur la bande dessinée.
Internet, c’est bien beau, mais le papier demeure une invention plus belle encore. D’autant qu’un livre papier sera toujours impossible à caviarder, à l’inverse d’une notice wikipedia. Je renvoie à ce sujet à la polémique en cours sur le site de bdzoom entre Michel Denni, co-auteur du fameux BDM, et quelques neo-révisionnistes masqués (http://bdzoom.com/136301/l-echo-du-bdm/l%E2%80%99echo-du-bdm-hors-serie-n%C2%B03-decembre-2018/).