Brèves 2023 04
Voici maintenant 14 mois que le dernier numéro de Hop ! est paru, pour cause de problèmes de santé de son animateur, Louis Cance. Aux dernières nouvelles, le prochain devrait être un numéro double (167/168), en partie consacré au dessinateur Gervy. Comme Bananas, Hop ! préfère explorer des auteurs et des territoires laissés en friche par l’histoire officielle de la bande dessinée. C’est moins attractif (et moins vendeur) mais plus utile que de publier un énième entretien avec Tardi ou Sattouf (dont les derniers livres sont par ailleurs fort intéressants).
Dans la même veine, la rubrique « le coin du patrimoine » du site bdzoom continue son travail de défrichage du passé. Le dernier dossier en date (en 2 parties), réalisé par Henri Filippini, avec l’aide de Gilles Ratier, est consacré à Pierre Dupuis qui a produit une quantité phénoménale de bandes dessinées dont il ne reste aucune trace dans les librairies, sans que les censeurs de la nouvelle police des mœurs y soient pour quelque chose. Avantage du numérique sur le papier : la possibilité de reproduire un très grand nombre de documents dont ne se prive pas le site.
Je ne manque jamais de lire, bien que souvent avec un peu de retard, Les Cahiers de la BD. Le trimestriel publie généralement au moins un entretien avec un (vrai ou relatif) nouveau venu intéressant (Kikuo Johnson, dans le n° 21), et n’oublie pas de jeter un œil sur le passé. C’est assez souvent en lien avec un livre (la réédition du mythique et losfeldien Saga de Xam, dans le n°21) publié par les éditions Revival dont les liens sont plus qu’étroits avec Vagator Productions, éditeur de la revue. Mais son rédacteur en chef, Vincent Bernière, aurait bien tort de se priver de cette opportunité promotionnelle, d’autant que les contributions publiées sont documentées et bien écrites, et nullement assimilables à du publi-reportage. Un seul regret : pas tant l’affichage de dossiers un peu tape-à-l’œil, concession commerciale jugée nécessaire pour la viabilité du titre, qu’une trop grande adhésion à cette histoire officielle de la bande dessinée déjà mentionnée ci-avant. Ainsi, dans le dossier « Que sont devenues les héroïnes de BD ? », le lecteur sera incité à croire, une fois de plus, qu’entre Bécassine et Barbarella, il n’y aura eu à peu près rien, et que Jean-Claude Forest a été le promoteur de la bande dessinée adulte en France.
Aux Ateliers du Tayrac, exposition ‘’Dessins première moitié du XX° siècle’’ (Aramis, Badert, Coq, Frick, Gad, Grange, Guilac, Gus, Leffel, Marijac, Mirande, Paoli, Pino-Zac, Pruvost, Rit et Sainvet). Dates inconnues mais le vernissage aura lieu le 5 avril à 18H au 66 rue Julien Lacroix Paris 20° (M° Belleville).