Voilà un bon moment que Frédéric Poincelet n’a pas sorti de bande dessinée. Il pourrait (devrait) s’y remettre. Dans l’attente, il continue de dessiner, parfois avec un stylo à bille, et d’exposer.
La Galerie Catherine Putman, 40 rue Quincampoix, à Paris, expose quelques uns de ses travaux (« Convocation ») jusqu’au 16 mars.
Et quand Frédéric Poincelet ne prépare pas ses propres expositions, il en organise d’autres. A l’occasion de la Saint Valentin, il a demandé à des tas d’artistes de lui dessiner des fleurs. Ce n’est pas tant les motifs qui l’intéressent que le dessin lui même. Ce n’est pas un centre d’intérêt nouveau pour lui et c’est explicite sur le carton d’invitation : « Le sujet n’en est pas un. Se débarrasser du sujet, ne parler de rien d’autre que du dessin. » Donc oublier les fleurs, et même oublier les artistes. Hormis Floc’h qui a tenu à faire du Floc’h, et même si on reconnaît assez bien Fabio Viscogliosi, les autres participants (dont une minorité d’auteurs de bande dessinée) ont accepté de ne pas mettre leur style et leur signature en avant. (Même endroit et même date de fin.)
Si vous aviez jadis raté Les Aventures de l’Art, je ne peux que vous conseiller Les Nouvelles Aventures de l’Art. Cette édition du livre de Willem sortie le 28 février aux Editions Cornélius contient de nombreuses pages inédites.
Deux appels à candidature : L’un, jusqu’au 31 mars, pour avoir un stand au salon des fanzines des 22 et 23 juin à Paris organisé par Yassine (fanzinesfestival.paris). L’autre, jusqu’au 29 mars, pour réaliser des dessins, peintures et collages sur des sous-bocks, dans le cadre d’une exposition à Aix-en-Provence du 6 au 27 avril.
L’exposition Futuropolis, un éditeur aux avant-gardes de la bande dessinée reste visible à Angoulême jusqu’au 19 mai (La photo est moche mais l’expo est belle). Ses commissaires, Catherine Ferreyrolle et Jean-Pierre Mercier, viendront en parler à la Bibliothèque Nationale de France (rue Emile Durkheim à Paris) le vendredi 15 mars.
Le n°159 de HOP ! débute une rétrospective Pierre Brochard, un des meilleurs dessinateurs de la presse catholique. A défaut de pouvoir interroger l’auteur sur sa carrière, puisqu’il est mort en 2001, j’ai réalisé pour cette revue, au printemps dernier, un long entretien avec son fils Philippe, historien et enseignant, qui fut par ailleurs scénariste (notamment des Gens de Lameraven pour Le Journal de Tintin). A cette occasion, je me suis replongé dans une bonne partie de l’œuvre et ai eu l’heureuse surprise de constater que certaines séries avaient très bien résisté au passage du temps. C’est notamment le cas du Chevalier de Saint-Clair et de Perrac-La-Rapière (rééditées toutes les deux aux Editions du Triomphe).
En revanche, ayant relu , après l’entretien, certains épisodes d’Alex et Eureka, une série plus humoristique scénarisée par Jean-Marie Pélaprat (qui signait Guy Hempay), j’ai été un peu déçu. La qualité principale des histoires de la presse Fleurus (Cœurs Vaillants, Ames Vaillantes, Fripounet) tient à leur sens de la fantaisie. Mais celui-ci finit, parfois, par être pesant, dès lors qu’il devient le seul ingrédient possible pour combler les faiblesses d’intrigues policières plombées par une auto-censure excessive. Les méchants ne pouvant pas l’être vraiment, par peur de traumatiser le jeune lecteur, la violence la plus minime étant bannie jusqu’à l’absurde, l’intérêt de certaines histoires s’en trouve fortement réduit. Bien qu’elles soient généralement très rythmées, ce dynamisme finit parfois par paraître artificiel. A l’inverse, dans certains épisodes, le lecteur est irrésistiblement gagné par l’énergie débordante des personnages (Zéphyr et Pépita). Dans tous les cas, il reste le plaisir du dessin de Pierre Brochard qui est d’une efficacité redoutable tant il va immédiatement à l’essentiel.
Egalement au sommaire de ce numéro : suite de la bibliographie de Jean Cézard (Période Editions Lug : Kiwi, Pim Pam Poum, etc.), de l’historique de la série Scorchy Smith et des mémoires de Mouminoux (alias Dimitri) qui continue de ressasser ses regrets, souvent dans la confusion, y compris dans la chronologie des événements (on croit comprendre que son personnage Rififi créé en 1970 est antérieur à sa participation au journal Chouchou qui vécut de 1964 à 1965).
S’ajoutent l’actualité des rééditions et les notices nécrologiques toujours très complètes (dont celle concernant un autre dessinateur Fleurus, Alain d’Orange, dont j’ignorais comme beaucoup le décès).
Hop ! 56 boulevard Lintilhac, 15000 Aurillac. Règlement par chèque ou mandat (à l’ordre de AEMEGBD) au prix de 8,00 euros + 3,45 euros de port ou via le site https://www.hop-bd.fr/