Fumetto est une belle revue trimestrielle en couleur publiée par l’ANAFI (Associazione Nazionale Amici del Fumetto e dell’Illustrazione), entrée dans sa 32e année d’existence. Son n°126 est consacré presque pour moitié au personnage de Spirou, avec une très longue étude de Giovanni Librando qui signe également une bibliographie (française) et une présentation rapide des albums ou séries dérivées (Marsupilami, Petit Spirou Champignac, etc.). Sont également abordés les albums signés d’Emile Bravo (« L’espoir malgré tout ») et les traductions italiennes, tardives puisque les premières, parues dans un célèbre hebdomadaire pour la jeunesse Il Corriere dei Piccoli, ne remontent qu’à 1962.

Figurent également au sommaire des articles sur l’increvable Tex Willer, l’illustrateur Vito Savino, Andrea Lavezzolo (scénariste créateur de Gim Toro – Jim Taureau en VF, traduit en France par la Sage, dans un hebdomadaire homonyme de 1946 à 1949, puis dans un mensuel de 1958 à 1966), et un entretien avec Lorenzo Lepori, auteur notamment d’histoires érotiques publiées chez Elvifrance. L’attachement de la revue au patrimoine ne l’empêche pas de s’intéresser à des auteurs contemporains (Gipi), ni à des magakas (Takehiko Inoue). Le numéro s’achève par une rubrique consacrée aux fanzines et aux livres (dont un compte-rendu de Gianni Brunoro sur une anthologie consacrée au désormais septuagénaire Tiramolla -Elastoc en français- jadis traduit dans Pim Pam Poum Pipo, dont il sera brièvement question dans le prochain Bananas).

Jim Taureau, comme Pim Pam Poum Pipo, n’évoquent strictement rien aux lecteurs d’aujourd’hui (et aux journalistes de bande dessinée) bien que ces périodiques connurent un grand succès dans les années 1950 et 1960.

Avec la raréfaction des parutions de Hop ! Bananas se sent désormais bien seul dans l’exploration d’une histoire de la bande dessinée qui sorte des sentiers battus.

L’abonnement pour 2023 est de 110 euros pour la France. Outre les 4 numéros de la revue, il donne droit à l’édition italienne de plusieurs épisodes de Natacha (L’ange blond et autres histoires) et au livre MAD & Co. – UN SIÈCLE DE PARODIES DANS LA BANDE DESSINÉE AUX ÉTATS-UNIS, de Alberto Becattini et Bruno Caporlingua. Plus d’information sur info@amicidelfumetto.it.

Agnès Maupré (à droite)

Quand Agnès Maupré ne dessine pas, elle fait de la musique avec son groupe Esprit Chien, présent à Argenteuil en juin pour présenter leur concert dessiné : « Les bâtards de Zeus ».

C’est bien éloigné de son univers graphique habituel.

Je conseille par ailleurs la lecture de son adaptation de Zola, Au bonheur des dames, plutôt réussie, alors qu’on l’on peut douter a priori de l’intérêt – autre que commercial – d’aller puiser ses sujets dans les grands romans littéraires.

(Oui, la photo du concert est encore plus calamiteuse que d’habitude…)

Et quand Théophraste Epistolier n’écrit pas dans Papiers Nickelés, il compile les bonnes nouvelles de l’année écoulée dans une série nommée « Les mauvais jours finiront ». La cuvée 2022 illustrée par Trax a pour titre : « Dans le cadre de notre politique de qualité ce livre est susceptible d’être enregistré. Appuyez sur la touche étoile pour ne plus entendre ce message »

Le livre coûte 10 euros et est disponible aux Ateliers du Tayrac, 66 rue Julien Lacroix, 75020 Paris, les jours de vernissage d’exposition. (Je suppose que pour un achat par correspondance, après les grandes vacances, il faudra ajouter le port – probablement 4 euros.)