Le 46e Festival International de la Bande Dessinée en quelques images.
Batman a eu droit, pour son 80e anniversaire, à une splendide exposition qui a réellement attiré les foules. Dans les pires moments, il fallait patienter jusqu’à 3 heures avant de pouvoir la découvrir !
L’univers batman très bien décrit bénéficiait d’une scénographie spectaculaire et s’achevait par l’exposition d’originaux datant des 50 dernières années.
A défaut de voir Richard Corben, Grand Prix 2018, en chair net en os, demeuré dans son Amérique natale, on pouvait découvrir la magnifique exposition qui lui était consacrée, et venir écouter Joan Sfar et Stéphane Beaujean, directeur artistique du Festival et commissaire de l’exposition, parler de son œuvre.
Futuropolis première version, dont il a été largement question dans Bananas n°10, s’est montré une fois de plus à la hauteur de sa légende. La scénographie, avec ses dominantes de jaune et de noir, a visuellement témoigné de ce que fut la maison d’édition dirigée par Etienne Robial et Florence Cestac.
Si la censure institutionnelle est plus que moribonde, il s’est trouvé de nouvelles bonnes volontés, diverses et variées, pour reprendre le flambeau. Bernard Joubert, spécialiste français de la censure, a égrené leurs vilenies perpétrées au cours de ces dernières années, avec des résultats très variés. J’ai retenu que, dans la grande majorité des cas, le refus de céder aux nouveaux censeurs n’entraînait aucune conséquence judiciaire.
Rutu Modan, déjà récompensée deux fois à Angoulême, bénéficiait d’une belle exposition à l’hôtel Saint-Simon, un lieu qui présente systématiquement les meilleurs auteurs.
Son histoire avec le Festival est fort ancienne puisqu’elle commença avant même que ses récits ne soient traduits en français. En 2002, elle avait été sélectionnée avec d’autres auteurs venus du monde entier, par Tom et Yassine, pour représenter les « nouvelles tendances de la bande dessinée internationale ». L’exposition « Traits contemporain », financée par Michel-Edouard Leclerc, avait donné lieu à un catalogue maquetté par Thomas Gabison, devenu depuis son éditeur français et le commissaire de la présente exposition. La dessinatrice, que l’on peut considérer comme étant à l’origine de l’émergence d’une bande dessinée israélienne, figurait parmi les invités du forum Télérama, situé dans la bulle accueillant les éditeurs alternatifs.
Jérémie Moreau a, lui aussi, une longue histoire avec le Festival puisque le lauréat du meilleur album de l’année dernière (La Saga de Grimr) avait participé à l’âge de 8 ans au concours de la bande dessinée scolaire.
Manara, auteur à succès, est resté longtemps boudé par une bonne partie de la critique « haut-de-gamme ». Sa présente célébration démontre que les lignes ont bougé. J’ai loupé sa rencontre dans l’auditorium de l’Espace Franquin, plein à craquer.
Hidden treasures. Débat avec Tom Oldham et Ben Smith, animé par Jean-Paul Jennequin, autour de 130 ans de trésors de la bande dessinée britannique.
Exposition collective Pierre Feuille Ciseaux au Musée du Papier. Jean-Christophe Menu qui y participait a bien voulu poser devant les planches qu’il a réalisées en hommage à Krazy Kat.
Terry Moore est un très bon exemple d’auteur américain « indépendant ». Comme chez les frères Hernandez, le style graphique est trop sage pour ravir les amateurs d’avant-garde. Et pourtant, l’artiste n’hésite pas à donner à ses personnages des physionomies très variées, parfois outrancières, que l’on retrouve également dans les mangas, mais que la bande dessinée franco-belge se refuse de faire. De même, à l’intérieur d’une même série, contrairement à ses collègues européens, il est capable d’aborder des genres très différents.
A Angoulême, le spectacle est parfois dans la rue, ou derrière les vitrines. Ainsi, cette année, une animation inspirée des mondes de Thorgal.
Et pour finir, un livre ramené dans mes valises, sur l’incontournable Jijé, paru chez PLG.
(Je ferai un compte-rendu plus complet plus tard mais ce sera pour les lecteurs de la revue de référence italienne Fumetto, )