En terminant la lecture du deuxième et excellent roman de Donna Tartt, Le petit copain paru en français chez Plon en 2003, j’ai pensé que l’univers de la bande dessinée devait être totalement étranger à la traductrice. Anne Rabinovitch utilise en effet le mot « album » pour désigner ce qui est, à l’évidence, un « comic books », si j’en crois les personnages et titres cités pages 217 et 218 : Sergeant Rock, Drôles d’histoires de guerre, Le Combat du GI, Rima la fille de la jungle, Histoires mystérieuses, La Maison des secrets, L’Heure des sorcières, Le Carnet du spectre, Histoires interdites du château noir et Secrets de la maison sinistre. Certes, reprendre tel quel le terme anglais de « comic books » aurait posé problème puisque celui-ci est particulièrement trompeur, s’agissant non d’un livre mais, dans sa forme la plus usuelle, d’un produit de presse d’une trentaine de pages publié sur du mauvais papier. Mais le terme « album », évoquant notre cher cartonné couleur francophone de 44 pages, est particulièrement inadéquat.
On peut ainsi lire, page 218, parlant de bande dessinée : « Va donc t’en acheter une à la salle de billard », avait répliqué l’autre, roulant son album et frappant Hely à la tempe.
Et page 233 : Sans un mot, Hely prit l’album dans sa poche arrière et le lui tendit.
Je ne sais pas si vous avez déjà « roulé » un album d’Astérix pour frapper quelqu’un, ni si vous avez déjà tenté de le glisser dans votre poche arrière, mais ce sont des actes qui nécessitent une habilité diabolique.