Plus que quelques semaines pour aller voir Cabu – Dessins de la rafle du Vel d’Hiv qui se termine le 7 novembre, au Mémorial de la Shoah, 17 rue Geoffroy-l’Asnier à Paris (Métro Saint-Paul). L’exposition présente les dessins de Cabu réalisés en 1967 pour le magazine Le Nouveau Candide qui publiait sur plusieurs numéros les extraits d’un livre sur la rafle.

Cabu n’ayant pu travailler d’après photos puisqu’il n’en existerait qu’une seule de cet événement, les personnages ou les situations ne sont pas toujours conformes à la réalité historique. D’où l’importance des textes explicatifs qui accompagnent les dessins.

L’exposition présente le document confidentiel émanant de la préfecture de police, détaillant l’objet et l’organisation de la rafle, et un entretien avec le dessinateur, diffusé sur France-Info, où il évoque ce que le Vel d’Hiv représentait pour lui. On y apprend qu’il était lecteur de Cœurs Vaillants et qu’il avait gagné un vélo à un concours, ce qui lui avait fait permis de faire un tour de piste sur le vélodrome.

Outre les reproductions, les organisateurs ont eu la bonne idée de montrer, en parallèle, les originaux, de tailles variables (65 X 50 pour le plus grand ; 17,1 X 21,8 pour le plus petit).

Kian

Ne tardez pas non plus pour découvrir les originaux du dessinateur de presse iranien Kian, exposés aux Ateliers du Tayrac (66 rue Julien Lacroix à Paris – métro Belleville), grâce à Sophie Crumb. Le dessinateur, coincé dans son pays, n’était pas présent au vernissage qui eut lieu le 11 octobre, en présence «  d’une flopée de gens de goût, cultivés, intelligents, beaux et qui savent allier amour de l’art, de la liberté, de la boisson et des chips molles » (j’approuve la description, sauf pour les chips que je n’ai pas goûtées). Les horaires étant un peu mystérieux (probablement l’après-midi), mieux vaut se renseigner avant de se déplacer.

« Rencontre – déballage » à Formula Bula, organisée par Xavier Girard, à gauche sur la photo.

Comme annoncé en septembre, le Festival Formula Bula a permis de voir une petite partie du trésor découvert en 2020 par Xavier Girard aux Puces d’Orléans. Il est constitué de près d’un millier de « fanzines » (sous réserve que le terme soit juste car les objets n’existent qu’en un seul exemplaire) réalisés entre 1946 et 1960 par Norbert Moutier qui a puisé son inspiration dans des périodiques contemporains de ses productions : récits complets et petits formats.

Pour en savoir plus : https://entre-temps.net/norbert-moutier-collection-aventures-acte-de-naissance-dun-corpus/

Peu d’articles a priori consacrés à la bande dessinée dans le n°74 de Papiers Nickelés (une page sur Crumb, une autre sur Chaland/Cornillon). Mais en y regardant bien, il en est question dans l’article consacré au Suisse Godefroy (1854-1908) et dans le très intéressant article de Michel Matly consacré à la sexualité du clergé vue par les revues anticléricales espagnoles des années 1930.

Parmi les autres sujets, plusieurs portent sur des images contemporaines de la guerre 14/18 (les dessins de mains coupées par les soldats allemands, Henri Zislin, un article de 1915 sur Louis Raemaekers), l’auto-promotion de Nous Deux, l’illustrateur Louis-Félix Claudel (1895-1948) et Les très riches heures de Jean de Berry.

La revue trimestrielle, toujours très richement illustrée, coûte 8 euros et est diffusée en librairie par Makassar. Plus d’informations sur le site http://papiersnickeles.fr