Voici 20 ans que ce touche-à-tout de Roland Topor (1938-1997) est mort. La BNF consacre une belle exposition jusqu’au 16 juillet 2017 à celui qui avait débuté sa carrière de dessinateur dans la revue Bizarre puis dans Hara-Kiri avant de travailler pour les plus grands journaux du monde entier.
« C’était un amoureux de l’illustration, héritier, entre autres influences, des grands illustrateurs du XIXe siècle » dit de lui son fils. Mais le dessin de presse n’aura pas été sa seule activité, loin de là. On lui doit des illustrations de livres, d’affiches, en particulier pour Amnesty International et pour le cinéma (Le Tambour de Volker Schlöndorff, L’Empire de la passion de Nagisa Oshima, etc.) Il aura en outre écrit des nouvelles, des romans, des pièces de théâtre, participé à la réalisation de films d’animation, d’émissions de télévision et de radio.
Il aura même tâté de la bande dessinée, ce que (presque) tout le monde (y compris le BDM) semble avoir oublié, en particulier avec La Vérité sur Max Lampin, publié chez Losfeld en 1968 et réédité sans plus de succès il y a quelques années chez Buchet Chastel, mais point totalement inconnu grâce à Wolinski qui en reproduisit plusieurs pages dans Charlie Mensuel.
Lorsque je regarde la couverture de l’avant-dernier album de Buck Danny dessinée par Jean-Michel Arroyo, je pense plus à une parodie ou à une toile pop-art qu’à une production sérielle standard. En aucun cas, ce travail ne relève du classicisme. C’est un peu comme dans le célèbre film L’invasion des profanateurs de sépulture où les corps humains sont envahis par des entités extraterrestres. Si les personnages ressemblent terriblement à ceux de Victor Hubinon, on devine tout de suite que ce ne sont que des usurpateurs.Paradoxalement, le créateur de la série en devient un auteur singulier, alors qu’on pourrait le voir lui-même comme un simple pasticheur du Terry et les Pirates de Milton Caniff.
Jusqu’au 13 juin, la Galerie parisienne 9e Art située au 4 rue Cretet expose des planches et des story-boards assez poussés (et vendus peu chers) de l’album. Contact : www.galerie9art.com .
Les 10 et 11 juin aura lieu le 12e Lyon BD Festival en présence de plus de deux cents auteurs. Spectacles, rencontres, expositions (Barcelone, Warum, l’Art invisible, le Paul de Michel Rabagliati, la BD allemande).
Dans les environs, se tient jusqu’au 17 juin une exposition présentée lors de la 11e édition : LUG : du petit format au super-héros, visible à la Médiathèque d’Oulins, 8 rue de la République.